Shut up ! [Liesel - Call']

Le grincement du canapé, son cuir qui vient se coller à ma peau, mon corps inerte. mes paupières s'ouvrent douloureusement juste pour entrevoir les chiffres rouges sur le réveille. On était en fin d'après-midi et j'étais tel un cadavre abandonné au coin d'une rue. Un lourd bâillement résonna dans la pièce vide. Sur la table basse, une cigarette survolée d'une fine fumée qui essaye de résister, une colonie de cadavres de bouteilles de bière et d'autres dont j'ignore ce qu'elles contenaient. Il faut que je range, faut que je me bouge. La simple pensée de devoir bouger un centimètre de mon corps m'épuisait  

Les minutes étaient largement passés, et je n'avais pas progressé. Mon objectif de me lever de ce canapé était loin d'être accomplis. Mon corps finit tout de même par m'écouter et je put m'étirer le plus possible. J'avais l'impression d'avoir dormi pendant des mois. Le plus facile était fait, me redressant légèrement pour me lever je finis finalement écrasé sur le sol après que ma gueule se soit fracassé sur la table basse. Merci à mes pieds très agiles. Râlant et insultant la table comme si c'était entièrement sa faute, je me levai enfin traînant des pieds jusqu'à la salle de bain pour prendre une douche histoire de ressembler à quelque chose. Enfin surtout pour me réveiller.

Enfilant le premier truc sous la main, surement un bermuda ou un truc du genre à Call', je laissais tomber le fait de mettre un t-shirt n'en voyant pas autour de moi. De nouveau dans le salon, j'observai attentivement et désespérément celui-ci où il y avait surement eu la seconde guerre mondiale. Au final ça finissait comme ça avait commencé, mon cul posé sur le canapé, les mains dans le tabac pour me rouler une clope. Je me disais toujours que ça me motiverait à bouger, alors que je sais pertinemment que ça sera tout le contraire. Mais, bon qui sait un jour peut-être que ça sera une cigarette motivante.
 

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Shut up

Ash & Cal & Liesel

And as far as I can see I just need privacy. Plus a whole lot of tree fuck all this modesty. I just need space to do me get a world that they're tryna see. A stellar max flow right beside of me. A Ferrari I'm buyin' three. A closet of. Saint Laurent, get what I want when I want. Cause hunger is driving me, yeah. I just need to be alone, I just need to be at home.

Elle venait trop souvent devant cette foutue maison pour que ce soit bon pour son moral, mais c’est comme si elle continuait de l’appeler depuis qu’elle y avait mis les pieds. Rengaine désagréable, chanson lancinante qui tournait en boucle dans sa tête, comme un tourne-disque qui essayerait de lire un vinyle rayé, encore et encore, sans pouvoir passer à autre chose, sans pouvoir changer de disc, sans l’aide miraculée de la main divine. L’amour, encore et toujours, ou alors l’envie d’obtenir quelque chose qui ne nous appartenait pas. La fierté avait peut-être pris le pas sur ce qu’elle appelait l’amour, laissant son cœur mécanique dérailler lentement. Elle avait aimé, n’est-ce pas ? Fort, trop fort que ça ne laisse pas de trace, traces indélébiles zébrant ses chairs. Le ridicule ne tuait pas, n’est-ce pas, elle aurait déjà été six pieds sous terre si tel avait été le cas. Alors, elle s’était remise en route pour cette grande maison où ils auraient dû vivre, peut-être, dans une autre dimension. Les mots ne cessaient de résonner à ses oreilles. Les mots qu’il avait prononcés quand elle était venue la première fois. Elle voulait les retrouver. Juste l’entendre. Faible, soumise aux pulsions ridicules d’un organe dithyrambique, elle traîna fiévreusement sa carcasse jusqu’aux abords de Red Circle, cherchant l’immense maison au jardin bien rangé. Liesel ne savait même pas si cette maison lui plaisait encore. C’était grand, si grand, immense, assez pour se perdre. Enfin, de toute manière, le choix ne posait pas encore. Du temps. Il lui fallait du temps, à lui comme à elle, ainsi que d’essayer de virer une certaine petite demoiselle qui essayait de peupler les pensées de Callahan, ainsi que son lit, et sa maison. Autant la jeune femme jouerait profil bas face à son ex, autant derrière… La Queen ne savait pas encore comment réagir face à cette situation. Est-ce qu’elle faisait honneur à sa famille en jouant le requin, quitte à faire des dommages collatéraux – et peut-être perdre Cal dans la foulée – ou faisait-elle la miséricordieuse, ce qu’elle n’était vraiment pas. J’ai pas pris langue de pute au bac, lui avait dit Elly. Lies non plus, pourtant elle se trouvait fort douée à ce petit jeu-là. Enfin… Elle chassa Elly et Isla de ses pensées, elle avait déjà bien assez de soucis à gérer sans ajouter deux nanas névrosées par-dessus le marché.

Arrivée sous le porche, elle prit une profonde inspiration. Aujourd’hui elle n’avait pas de lettre, pas de quoi se cacher non plus, rien qu’elle pour déambuler dans le salon en bataille du Barrow. S’il acceptait qu’elle entre, bien évidemment, car elle avait l’impression que chacune de leur conversation n’était qu’une partie d’échecs. Chaque mouvement semblait avoir des conséquences. Restait à savoir qui mettrait l’autre en échec et mat. Prenant son courage – ou sa fierté, à voir – à deux mains, elle sonna à la porte. Elle patienta un moment, jusqu’à ce que la porte s’entrouvre. « Hey, je… » Ah, elle s’arrêta net en voyant qui elle avait en face d’elle. Ashley. Enfin, « Ash », parce que monsieur se prenait pour un rebelle. A poil en plus, non mais, incroyable. « Salut Ash. Callahan est là ? qu’elle s’entendit dire, en dehors de sa bulle. » Elle ne supportait pas le regard amer qu’Ash pouvait lui porter. Elle était égoïste, pas débile, et encore moins insensible. Et pire que tout, elle ne supportait pas de ne pas être appréciée. Elle aurait aimé qu’ils aient une relation moins explosive. Liesel aurait aimé beaucoup de choses…

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Shut up!

#Caliesash

Une autre fête avait eu lieu à ma maison, mais c'était toujours comme ça quand Ash venait, il ramenait des potes et voulait me changer les idées.  Du coup, nous avons faits une petite fête et, heureusement pour moi, tout le monde est parti et personne n'est tombé dans les vapes durant la fête.  Quand je me suis réveillé, j'étais couché sur le canapé et Ash s'était endormi en tenant ma jambe, normal quoi.  Je me suis tranquillement levé en faisant gaffe pour ne pas réveiller Ash qui tombait à poings fermés.  J'ai décidé d'aller à l'extérieur, courir et faire évacuer l'alcool qu'il me restait dans le sang.

Un petit jogging normal en ce beau matin de... on est quel jour déjà?  Peu importe.  Je mets mes écouteurs dans mes oreilles et me mets à courir.  J'en profite pour penser à la vie et à son sens général, ce genre de pensée merdique qui ne servent à rien de décrire et après presque une heure de jogging, je décide de rentrer.  De toute façon, mes poumons me crient dessus pour dire à quel point je suis stupide d'avoir couru aussi longtemps, mais étrangement, je me sens bien, très bien même.  Une petite pensée pour Lies en passant devant ce fameux restaurant et une nouvelle pensée pour Isla en passant devant le café.  Encore une fois, je chasse ces deux filles de ma tête et mets ma musique favorite pour le chemin du retour.

Quand je reviens, je reconnais cette chevelure colorée sur le porche et Ash qui... putain, est-ce qu'il est vraiment à poils?  J'accélère le pas et monte les marches du porches d'un bond.  « Salut vous deux!  Ash, va t'habiller, qu'est-ce que tu fous?! »  Petit rire mal à l'aise alors qu'Ash file se mettre un truc, je viens pour prendre Lies dans mes bras, mais j'ai un pas de recul.  Je viens de faire du jogging, c'est pas l'idée du siècle.  « Je ferais bien des salutations dignes de ce nom, mais hum... je reviens d'un jogging. »  Je jette un oeil à l'intérieur de l'appartement et ça me frappe de plein fouet: C'est. Le. Bordel.  « Putain, Ash!  T'es sérieux?!  C'est quoi c'bordel?!  Je me tourne vers Lies, un mince sourire aux lèvres.  Attends deux p'tites minutes. »

Je me dépêche d'entrer, je claque la porte d'entrée et me grouille à tout ramasser du mieux que je le peux.  Ash se tient dans l'entrée de la porte, un mince sourire aux lèvres et je lui fais un fuck au passage, les mains remplit de toutes les cochonneries qui jonchent le plancher de la maison.  Après un rapide nettoyage, je retourne en courant vers la porte d'entrée et l'ouvre, l'air de rien, avec un énorme sourire aux lèvres.  « Mi casa es tu casa!  Ou un truc dans l'genre... »  Je rigole légèrement, toujours aussi mal à l'aise, sous le regard désapprobateur d'Ash.  Je prends Lies par la main et l'invite à s'asseoir sur le canapé.  « Attendez-moi, je file dans la douche et je reviens! »

Et c'est ainsi que je pars en coup de vent, laissant Ash et Lies dans le salon.  Pitié, ne vous entre-tuez pas.